# 3 | 13 mars 2019

Fidicast #3 – Les plateformes de gestion 2.0

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Dans ce Podcast, Julien Kern propose son point de vue personnel sur les plateformes de gestion 2.0. Quelles sont leurs avantages concurrentiels par rapports aux outils utilisés par les experts de la branche et quels sont les risques possibles pour un propriétaire.

Vous allez découvrir dans ce Podcast

  • 1:00 – Depuis quand ces plateformes existent-elles
  • 1 :40 – Le changement de paradigme chez les jeunes employés
  • 2 :12 – L’arrivée des plateformes de gestions immobilières 2.0
  • 3 :00 – Pourquoi j’ai été surpris en bien par rapport à ces plateformes
  • 5 :10 – Comment cette nouvelle technologie est arrivée sur le marché
  • 5 :30 – Les risques dans l’utilisation de ces logiciels
  • 7 :00 – En résumé, à quoi vous attendre à propos de ces logiciels
  • 7 :40 – Quid des documents officiels et formulaires officiels

Transcript complet du Podcast

Le vaste sujet des plateformes de Gestion 2.0 ou plateformes d’autogestion des métiers de l’immobilier.

C’est un sujet qui a occupé ou peut-être qui a embêté certains de mes interlocuteurs, sur des soirées entières ou dans les pains perdus de différentes institutions, mais enfin c’est vraiment quelque chose de relativement incroyable.

On ne va pas parler de génération X, génération Y, mais disons que moi je suis jeune et ai connu l’arrivée d’internet. Je suis vraiment à cheval entre les anciennes technologies et les technologies actuelles que l’on essaie d’utiliser au quotidien.

Donc je pense que l’aspect technologique doit nous amener des solutions et aussi nous permettre de nous divertir.

Mais il y a quelque chose qui est arrivé ces deux trois dernières années. C’est la gestion qu’on va appeler 2.0. La gestion automatisée sur internet.

Je prends une anecdote : on a quelquefois des gens qui sont en stage d’entreprise et qui viennent une semaine pour voir un petit peu comment est-ce que ça se passe. A l’époque on demandait quelques notions de gestion, de langue, ce genre de choses.

Et maintenant la première chose que la personne va vous demander, c’est s’il y a un accès wifi pour qu’il puisse avoir une connexion internet.

Pourquoi ? Parce que chaque question que je vais lui poser, il va aller regarder un tutoriel. S’il y a une traduction à faire de l’allemand ou de l’anglais ou de l’espagnol, ça lui posera aucun problème parce qu’il a Google Translate. Donc finalement les gens, ils ont appris à se débrouiller avec ces plateformes.

Dans le cadre du métier de l’immobilier, on a vu apparaître dernièrement – du moins pour la Suisse romande – l’intégration des plateformes 2.0.

Et moi qui suis relativement présent sur différents réseaux sociaux, je vois ces derniers temps : ‘’Vendez votre bien immobilier vous-même’’ ou ‘’Soyez gérant de l’immeuble de manière automatisée et autonome’’, ‘’Pourquoi confiez-vous la gérance immobilière à un tiers, alors que vous pourriez le faire vous-même avec notre interface web ?’’.

J’étais vraiment surpris. Étant mon quotidien, pour moi c’était hyper important d’aller regarder.

Alors j’ai fait le client mystère.

C’est-à-dire que je me suis intéressé à ces plateformes. Pas sur le courtage parce que ce n’est pas mon métier, mais sur la gérance d’immeubles.

Alors j’étais captivé, parce que je me suis dit qu’il y a des gens qui ne sont pas issus de nos milieux, que je ne rencontre pas fréquemment ou en tout cas que je ne croise pas dans nos différentes formations continues ou les différents séminaires de droits du bail ou ce genre de choses, et qui arrivent avec un produit… hyper bien foutu ! Quand je dis hyper bien foutu : d’un point de vue ergonomique.

Alors je ne vais pas me faire des amis dans mes confrères qui gèrent de l’IT, mais quand je vois les logiciels de gestion qu’on a… On a un petit peu tout testé, on ne va pas citer de noms et de marques, mais je veux dire on travaille sur 3, peut-être 4 logiciels connus en Suisse romande, qui sont valables, sur lesquels la plupart de nos collègues fonctionnent.

Et là ils arrivent avec une plateforme, light, qui fonctionne extrêmement bien, avec des fenêtres qui sont parfaitement compréhensibles : une ergonomie d’utilisation, hallucinante !

Donc là, si nos prestataires de logiciels nous écoutent… ben, messieurs dames, allez jeter un œil sur ce que fait la concurrence.

Bien sûr que, c’est là où je vais en venir avec un grand ‘’MAIS’’ avec un grand ‘’M’’ majuscule.

C’est là où je vais rassurer nos concurrents confrères ou nos auditeurs. Ce qui est important de voir, c’est qu’ils ont réussi à comprendre que tous ces logiciels étaient complètement indigestes, pas pratiques du tout à l’utilisation.

Et ces gens qui sont sûrement issus maintenant de l’université, ont réussi à faire quelque chose qui fonctionne bien.

Je donne un exemple concret : un état des lieux d’entrée ou de sortie se fait sous format papier carbone, ça c’est la majorité de nos confrères qui l’utilisent.

Il y a maintenant des gens qui utilisent des logiciels avec des tablettes, qu’elles soient sous Android ou sous Mac OS X. Il existe plein de possibilités pour faire des états des lieux digitalisés.

Parce que cela a amené une ergonomie dans le cadre de la gestion. Maintenant moi, je vous expliquerai quand même que sur le papier ça fonctionne bien.

Ce que je constate tous les jours, c’est que, en tout cas chez nous, à l’interne, même si on dispose de cette technologie, on aime quand même les faire sur papier, parce que soit on a un problème ‘’d’accu’’, soit on a une problématique avec quelqu’un qui est réticent à signer.

Mais enfin, les outils digitaux existent. Donc soit vous le faites papier, soit vous le faites digital.

Mais pour en revenir à notre logiciel de gestion électronique. Je me suis rendu compte finalement que les gens avaient un petit peu observé ce qui fonctionnait bien et fonctionnait pas bien, et ils ont réussi à mettre à disposition de tous, pour des tarifs, en plus, qui sont complètement abordables, un logiciel de gestion qui fonctionne !

Alors, moi ça me parle parce que derrière, au niveau métier, je vois un petit peu comment ça fonctionne et je vois les possibilités.

Par contre mon gros ‘’MAIS’’, et là je vais un petit peu changer de ton. Ce que je trouve complètement irresponsable avec ce type de logiciels, c’est que ça marche bien pour l’objet idéal, avec le locataire idéal, avec les formalités idéales.

Mais dès qu’il va y avoir un petit grain de sel dans cette problématique – et je ne défends pas nos métiers, ça n’engage que moi : ça ne va pas fonctionner.

Parce que même si on va vous donner des astuces pour remplir ce genre de choses, que vous avez pensé à tout… Quand nous, en tant que professionnels, qui n’arrivent des fois pas à s’en sortir, qui doivent en découdre, avec des protections juridiques, avec l’Asloca, avec ce genre de choses (même si c’est des fois parfaitement légitime et légal), je ne sais pas comment est-ce que vous allez vous en sortir.

On fait partie d’associations professionnelles, sur lesquels il y a des documents qui sont importants. Il faut quand même savoir qu’il y a des formulaires qui sont obligatoires à l’établissement d’un contrat de baux à loyer.

Il y a des formulaires pour les nouvelles prétentions, pour les résiliations, pour les hausses de loyer, il y a des notifications de loyer au moment de la conclusion d’un contrat de bail à loyer.

Ça ce sont des notions qui sont intégrées dans ces logiciels 2.0 mais qui ne vont pas vous donner toutes les subtilités et toutes les petites problématiques qui pourraient apparaître.

Les corrélations entre l’ancien locataire, le nouveau locataire. Quel paramètre on va mettre ? Est-ce qu’on est dans une certaine méthode ou une autre méthode ?

C’est très difficile à vulgariser ceci sans rentrer trop dans le détail. Mais sachez que vous avez les bons outils, mais comment vous allez les utiliser ? Je n’ai pas l’impression que vous allez pouvoir remplacer un gérant d’immeuble qualifié par un logiciel qui vous aura fait un tutoriel en 10 minutes pour comprendre comment remplir un contrat de bail à loyer.

Donc ces outils amènent une espèce de démocratisation de la chose. Mais peut-être que si vous avez un appartement quelque part et puis que vous avez un bon locataire, et puisqu’il n’y aura pas de problèmes, ça fonctionnera.

Mais croyez-en un petit peu notre expérience, avec des milliers d’objets en gestion, l’ergonomie et les adaptations et la complexité des décomptes de chauffage font qu’aujourd’hui, cela risque d’être extrêmement difficile à faire fonctionner.

Et l’établissement des formulaires qui sont obligatoires, ce qu’on appelle les formules officielles de notification.

Il en existe plusieurs pour différents types. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ce sont des documents qui peuvent être produits a posteriori dans des procédures du droit du bail ou au mieux dans une conciliation.

Et en fait, comment est-ce que vous allez, avec le logiciel, vous assurer que vous allez toujours disposez de la dernière version… c’est une question que je pose comme ça hein. Peut-être que les fabricants de ces logiciels ont une réponse toute faite. Mais, moi je m’interroge.

Si vous n’avez pas la dernière mise à jour, si vous n’avez pas le bon abonnement et que tout d’un coup, au dos de cette feuille, il manque les adresses qui correspondent.

Ce qu’il faut savoir c’est que, nous professionnels, on doit acquérir ces formules. Ça a un coup, ce n’est pas gratuit ce genre de formules. On doit veiller à ce que les formules soient homologuées.

Comment est-ce que ces documents peuvent être générés par un PDF ? Voilà, comme ceci, gratuitement ou trouvé sur internet.

Alors certes que vous allez pouvoir trouver des formules. Mais est-ce qu’elles seront à jour au moment où vous les utiliser ? Est-ce qu’elles seront remplies correctement ? Est-ce qu’elles auront les bonnes adresses ? Ça c’est juste 3 questions que je me pose comme ça, devant un café, en discutant.

Ça ce sont des choses auxquelles il faut faire hyper attention, parce que vous pouvez avoir une problématique de nullité sur ce que vous êtes en train d’évoquer. Donc il faut faire vraiment très attention. Je ne suis pas en train de dire que c’est quelque chose à jeter par la fenêtre, mais c’est vraiment à utiliser avec une prudence adéquate.

Et même si vous estimez que vous allez économiser de l’argent à un moment donné, il y a un adage qui dit que le bon marché est toujours trop cher.

Julien Kern

Gestion complète de l'immobilier commercial, industriel ou résidentiel en Suisse romande.

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